Mondial 2026-CAF : Vers un remaniement majeur des barrages après le retrait de l’Érythrée ?

La course à la Coupe du Monde 2026 pourrait connaître un tournant décisif en Afrique. Le retrait de l’Érythrée des éliminatoires, survenu en novembre 2023, menace de bouleverser le classement des meilleurs deuxièmes et, par conséquent, la configuration des barrages continentaux.

Initialement engagée dans le groupe E aux côtés du Maroc, de la Zambie, de la Tanzanie, du Niger et du Congo, l’Érythrée s’était retirée avant même le début des éliminatoires, invoquant des raisons politiques et la crainte de défections de joueurs. Ce désistement a réduit le groupe à cinq équipes, contre six dans les autres poules, faussant ainsi la comparaison entre sélections dans la lutte pour les meilleures deuxièmes places qualificatives.

Pour rétablir l’équilibre, la FIFA et la CAF envisagent d’appliquer une règle déjà utilisée lors de précédentes campagnes qualificatives : retirer les résultats obtenus contre les équipes classées dernières de chaque groupe. Cette mesure, destinée à uniformiser le nombre de matchs pris en compte, pourrait être officialisée avant le 14 octobre, date de la dernière journée des éliminatoires.

Si la décision est confirmée, plusieurs nations risquent d’en faire les frais.
Le Burkina Faso, la RD Congo, Madagascar et le Gabon perdraient chacun six points, correspondant à leurs deux victoires face aux lanternes rouges de leurs groupes. Ces retraits pourraient compromettre leurs espoirs de qualification pour les barrages.

À l’inverse, certaines sélections profiteraient de cette reconfiguration. Le Cameroun, qui n’a obtenu que quatre points contre l’Eswatini (0-0, 3-0), verrait sa position renforcée et pourrait grimper dans le classement des meilleurs deuxièmes. Le Nigeria, actuellement troisième de son groupe, pourrait également relancer ses ambitions avec deux succès lors de ses dernières rencontres face au Lesotho et au Rwanda.

Ce scénario n’est pas inédit. La même méthode avait été adoptée lors des éliminatoires du Mondial 2018 en Asie, après la suspension de l’Indonésie, et également en Afrique en 2010 pour pallier des déséquilibres de groupes.

La FIFA et la CAF privilégient ainsi une solution jugée plus "froide mais équitable", afin d’éviter toute polémique sur l’équité sportive. Reste à savoir si cette décision, bien que logique sur le plan réglementaire, sera comprise et acceptée par toutes les fédérations concernées.

La décision officielle est attendue dans les prochains jours. En attendant, le flou persiste autour du classement des barrages, rendant la fin des éliminatoires aussi incertaine que décisive, tant sur le plan sportif que politique.