Ligue 1 : Une phase aller marquée par une valse d’entraîneurs

L’instabilité chronique des bancs de touche continue de marquer le championnat tunisien.

A l’issue de la phase aller, une grande partie des clubs a déjà changé d’entraîneur, certains à plusieurs reprises, confirmant une culture de l’urgence où la moindre série de mauvais résultats se traduit par un renvoi ou une démission.

Cette valse des techniciens brouille les projets sportifs, fragilise les vestiaires et empêche la construction d’une identité de jeu durable.

Le Club Athlétique Bizertin illustre parfaitement cette situation, avec une succession impressionnante de coaches : Sofiene Hidoussi, Fakhreddine Jaziri, Chokri Béjaoui puis Chiheb Ellili se sont relayés sur le banc au cours de la première moitié de saison.

Même constat à l’AS Soliman, qui a vu défiler Mohamed Telemçani, Mounir Chihi, Sami Gafsi puis Mohamed Ayari, signe d’une direction à la recherche permanente du déclic sans réel temps laissé au travail.

La JS Kairouanaise n’est pas épargnée, enchaînant Ghazi Gherairi, Mourad Okbi, Mahmoud Dridi et Mounir Rached, tandis que l’Olympique de Béja a déjà confié l’équipe à Wajdi Bouazzi, Skander Kasri, puis Hafedh Guitouni.

Même les clubs réputés plus stables n’échappent pas à la tension ambiante : l’Étoile du Sahel est passée de Lassaad Dridi à Mohamed Ali Nafkha, avant de se diriger probablement vers Mohamed Mekacher, preuve que la pression des résultats concerne aussi les cadors.

Dans le sud et sur la côte, la situation n’est guère plus sereine. L’US Ben Guerdane a déjà connu Nidhal Khiari puis Karim Dalhoum, alors que l’AS Gabés est passée de Tarek Jarraya à Skander Kasri.

L’Union Sportive Monastirienne a, elle aussi, déjà tourné la page Montassar Louhichi pour confier la barre à Tarek Jarraya, et la JS Omrane a alterné entre Mohamed Arouri et Amine Beji.

De son côté, le Stade Tunisien a déjà remplacé Chokri Khatoui, qui a choisi de partir de son plein gré, par Lassaad Dridi.

L’Espérance de Tunis qui a misé sur Maher Kanzari, le Club Africain qui a choisi Faouzi Benzarti, l’Espérance de Zarzis qui est toujours dirigée par Anis Boujelbene, l’ES Métlaoui par Imed Ben Younes, le CS Sfaxien par Mohamed Kouki et l’AS Marsa par Ameur Derbal, sont les seuls clubs qui n'ont pas changé d'entraineur cette saison.

Au final, cette instabilité généralisée interroge sur la capacité du football tunisien à construire dans la durée.

Multiplier les changements d’entraîneurs après quelques journées ne résout pas les problèmes structurels : faiblesse des projets sportifs, manque de patience des dirigeants, pression des supporters et contraintes financières.

Tant que les clubs n’adopteront pas une vision à moyen terme, la valse des coaches risque de se poursuivre, au détriment de la progression des joueurs, de la qualité du jeu et de la compétitivité globale du championnat.

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