Compétitions africaines : Un fiasco historique pour le football tunisien et des solutions à trouver
Le football tunisien vient de connaître cette saison l’un de ses pires revers sur la scène continentale.
Pour la première fois depuis 2016, un seul club tunisien sera présent en phase de poules des compétitions interclubs de la CAF.
L’Espérance Sportive de Tunis, qualifiée en Ligue des Champions, portera à elle seule les espoirs du pays après les éliminations du Stade Tunisien, de l’Etoile du Sahel et de l’Union Sportive Monastirienne, tous sortis dès le deuxième tour préliminaire.
Les échecs successifs des représentants tunisiens en Ligue des Champions et en Coupe de la Confédération traduisent une réalité inquiétante : le déclin progressif du football tunisien.
Le Stade Tunisien, l’Etoile du Sahel et l’US Monastirienne ont été éliminés prématurément, sans parvenir à rivaliser face à des adversaires pourtant à leur portée, surtout pour les stadistes et les étoilés.
Ces sorties précoces témoignent d’un affaiblissement général du niveau des clubs tunisiens, aussi bien sur le plan technique que structurel et entraînent une série de questionnements sur les causes profondes derrière ces résultats en berne.
Cette crise sportive s’inscrit dans un contexte local de plus en plus préoccupant. Les stades tunisiens, souvent délabrés et mal entretenus, ne répondent plus aux standards continentaux.
Les pelouses en mauvais état et l’absence de confort pour les spectateurs nuisent non seulement à la qualité du jeu, mais aussi à l’image du football national.
De plus, la réduction du nombre de supporters autorisés dans les enceintes et l’interdiction quasi systématique des supporters visiteurs ont privé les clubs de ce 12ème homme si crucial dans les grandes compétitions.
Le manque d’ambiance et de soutien populaire contribue à un climat morose, loin des soirées africaines d’autrefois où les clubs tunisiens imposaient le respect sur le continent.
Au-delà des symptômes, c’est le système footballistique tunisien dans son ensemble qui doit être remis à plat. L’absence de stratégie claire en matière de formation, la mauvaise gouvernance de certains clubs et le manque d’investissement dans les infrastructures pèsent lourdement sur la compétitivité du football tunisien.
Il devient urgent d’élaborer un plan de relance à long terme, axé sur la modernisation des stades, la valorisation des centres de formation, la professionnalisation de la gestion sportive et le retour des supporters dans un cadre sécurisé.
L’Espérance de Tunis, unique rescapée, sera donc la seule représentante tunisienne en phase de poules de la Ligue des Champions. Si le club Sang et Or reste un modèle de stabilité et de rigueur, sa qualification ne suffit pas à masquer la crise structurelle que traverse le football national.
Le constat est sans appel, sans une réforme profonde, la Tunisie risque de s’éloigner durablement du sommet du football africain, qu’elle a longtemps côtoyé avec fierté.